11e Raid Courrier Sud : dépassement de soi et sourires partagés

11e Raid Courrier Sud : dépassement de soi et sourires partagés

Brice de Singo suit l’aventure du Raid Courrier Sud et nous décrit l’ambiance.

 
Le Raid Courrier Sud que nous concocte chaque année l’équipe passionnée de François Laurent pour la 11e édition ne défend que des idées nobles. Depuis Strasbourg jusque Cap Juby, l’hommage à Saint-Ex est solennel, perpétuel. Les valeurs de l’écrivain restent la référence. L’organisation, importante, régie par une équipe de 27 personnes dépêchées sur l’épreuve, est maintenant rôdée. Et elle maitrise son sujet. Rien n’est laissé au hasard, tout est calculé. Pour le bien être et la sécurité de tous. Sans conteste, cette rigueur n’est due qu’aux qualités des principaux membres du staff, sans doute à leur origine alsacienne, c’est bien peu dire. 
 
Certes, le Raid Courrier Sud, c’est une aventure sportive, une course d’équipe, un esprit qu’il convient de souligner. Dans cette épreuve, on privilégie surtout la découverte de soi, des autres, la découverte d’un pays, de l’autre. Pas de compétitivité sans solidarité. On existe ici plus qu’ailleurs à travers les autres. Le challenge est difficile. Relais individuels enchainés, relais en binômes, entre coureurs à pieds ou entre vététistes, ou avec toute l’équipe réunie, progression au road book ou à la boussole. Les distances à parcourir sont parfois importantes, répétées sur six journées successives. La chaleur est toujours suffocante, on l’imagine aisément, l’effort pour l’autre conséquent. 
 
Cette année, 17 équipes de 5 concurrents ont traversé l’Atlas depuis Agadir, le Maroc d’Ouest en Est, le lac de Taghdout, Zagora, le lit du Drâa, Erg Lioudi. Les équipes ont gravi la montagne, cavalées entre les pierres, dans le sable, entre les arganiers, les caroubiers, le long des pistes, le long d’oueds taris. Le courant imaginaire des oueds a porté les coureurs de pierre en pierre, de village en village, de relais en relais, d’étape en étape jusqu’aux portes du désert. Partout, dans cette région du Maroc, au pays berbère, des enfants sourient et saluent d’une main franche levée vers le ciel le passage de la caravane. 
 
Sur les pistes, 85 concurrents, en courant ou en pédalant, ont recueilli des milliers d’images. Ils se sont réunis puis unis dans l’effort. Ils ont flirté avec le sable des dunes sahariennes, puis ils s’en sont revenus, d’Est en Ouest, par le désert, par Foum Zguid, Taliouine et Tiout, illuminés, solides, appuyés sur des muscles d’homme, les pieds, les jambes et le corps meurtris. 85 concurrents, des hommes, des femmes, de jeunes hommes encore adolescents, des membres de l’association des paralysés de France encore plus méritants ont lutté, ont souffert, ont traversé des terres sans limites, ont connu l’extase du dépassement de soi, de sourires partagés, de la découverte des autres et d’un pays chaleureux. Quel accueil et quelle gentillesse. Quelle disponibilité de l’autochtone pour le visiteur étranger ! Si on ajoute au séjour requis, la restauration soignée de mets locaux aux épices orientaux parfumés aussi copieux que délectables. Le dépaysement fut total. 
 
Le raid, l’esprit du Courrier Sud proposés par François et son équipe sont tellement hors normes qu’il convient ici d’alerter le lecteur. Chaque année, l’épreuve est reconduite. Il vous appartient dorénavant d’enregistrer votre prochaine participation à cette aventure. Croyez moi, vous n’en reviendrez pas comme vous en êtes partis.