Fils d’un diplomate de haut rang, Jean-Marie Conty rejoint l’Aéropostale en 1927. Il rencontre Antoine de Saint-Exupéry (engagé un an plus tôt) au Roi de la Bière, un café de Casablanca fréquenté par les pilotes. Il devient son partenaire aux échecs et à la fin de la troisième partie, désireux d’avoir son avis, l’auteur en profite pour lui lire de longs passages de son manuscrit Courrier Sud.
De retour en France, ils se voient de temps en temps. Jean-Marie est devenu chargé de mission à Air France pour l’Iran, la Chine et l’URSS. Il fait rencontrer à Antoine les vieilles gouvernantes françaises, qu’il dépeindra dans un reportage sur Moscou paru dans Paris Soir en 1935. En novembre de la même année, Conty convainc Saint-Exupéry de faire ensemble une tournée de conférences pour présenter Air France autour de la Méditerranée. Partis de Casablanca, ils font plusieurs escales jusqu’au Caire où ils visitent un tombeau qui inspire le problème du pharaon à Saint-Exupéry.
En 1939, Jean-Marie Conty coordonne la publication du 8e numéro de la revue Le Document consacré aux pilotes d’essai. Il demande un texte d’introduction à Antoine de Saint-Exupéry qui a été pilote d’essai et qui a même failli se noyer, en 1933, en rade de Saint-Raphaël en testant un LATE 293. Dans son introduction à ce numéro spécial, Saint-Exupéry critique la rigueur scientifique et prône l’expérience des hommes qui risquent leur vie pour aller au-delà de ce que pensent les ingénieurs : « l’avion n’est pas seulement une collection de paramètres mais un organisme que l’on ausculte ».
Mais ce grand intuitif de Saint-Exupéry pouvait changer diamétralement d’avis et prôner la rigueur scientifique sur un sujet comme l’astrologie !