Antoine de Saint-Exupéry rencontre Silvia Hamilton, une jeune journaliste new yorkaise au début de l’année 1942, grâce à son traducteur Lewis Galantière, dont elle est une amie. Antoine ne parle pas anglais, elle ne parle pas le français.
Ils nouent une amitié amoureuse brève et intense, labile et réconfortante. Antoine passe des après-midi dans l’appartement cossu de Silvia qui lui prépare des œufs sur le plat. Il travaille à son livre Le Petit Prince et pour l’illustrer il fait des dessins en prenant pour modèle son chien, ses peluches ou Silvia elle-même. D’après Silvia, la célèbre phrase du Renard : « on ne voit bien qu’avec le cœur », lui est adressée.
S’ils ne dînent pas à la maison, ils sortent dans les endroits chics de New York, au Club 21 par exemple, Antoine se laissant inviter par cette jeune femme fortunée. Puis ils se séparent et Antoine rentre travailler à ses livres dont Silvia est une des rares personnes à ne pas bénéficier d’une lecture par l’auteur, vu ses connaissances trop sommaires du français.
Lorsqu’il la voit pour la dernière fois avant de quitter l’Amérique en avril 1943, Antoine lui laisse ce qu’il a de plus précieux au monde : son appareil photo, un Zeiss Ikon, et le manuscrit du Petit Prince (acquis plus tard par la Morgan Library de New York). D’Afrique du Nord, il lui adresse plusieurs lettres. La dernière, peu avant sa disparition, est illustrée de deux dessins représentant Le Petit Prince et le mouton.
Silvia Hamilton épouse le réalisateur et producteur Gottfried Reinhard et s’établit en Autriche où elle partage son temps entre la peinture et la littérature.