Guillaumet, je dirai quelques mots sur toi…

Guillaumet, je dirai quelques mots sur toi…

 

Il y a tout juste 70 ans, Henri Guillaumet disparaissait au-dessus de la Méditerranée. Il fut un pionnier de l’aviation française dans les Andes, l’Atlantique Sud puis l’Atlantique Nord, en contribuant à ouvrir de nombreuses nouvelles routes. Considéré comme un des meilleurs pilotes de l’époque, Henri Guillaumet était l’ami de Jean Mermoz et d’Antoine de Saint-Exupéry. « Je n’en ai pas connu de plus grand » dira de lui Didier Daurat.

 

« Sommes mitraillés… Avion en feu S.O.S »

Aux commandes du Farman 220 Le Verrier, Henri Guillaumet lance ce message de détresse le 27 Novembre 1940 à 12h06. Il survole une zone maritime où des navires anglais et italiens sont engagés dans une canonnade. Parti de Marignane, il transporte Jean Chiappe, nommé haut commissaire de France au Levant vers son nouveau poste en Syrie. Il est au large de la Sardaigne lorsque l’avion est abattu accidentellement. L’équipage se compose de son camarade pilote Marcel Reine, du radio Le Duff, des mécaniciens Franquez et Montaubin. Leurs corps n’ont jamais été retrouvés. Jugé trop vieux pour l’aviation de chasse en 1939, Henri Guillaumet remplissait des missions diplomatiques. Le 11 décembre 1940, il est cité à l’Ordre de la Nation. Le 12 décembre 1940, de nombreuses personnalités assistent au service solennel célébré à Notre-Dame de Paris, parmi lesquelles Pierre Laval, vice-président du Conseil.

 

« Ce que j’ai fait, je te le jure, jamais aucune bête ne l’aurait fait »

C’est la « première phrase intelligible » de Guillaumet lors de ses retrouvailles avec Saint-Exupéry le 19 juin 1930. Il a survécu cinq jours à 3 500 m d’altitude, perdu dans la Cordillère des Andes en plein hiver austral. Son Potez 25 a capoté, pris dans une tempête de neige alors qu’il transportait le courrier de Santiago du Chili à Mandoza. Cet exploit, Saint-Exupéry le raconte dans Terre des hommes et rend historique cette phrase. À la fonte des neiges en décembre 1930, l’avion est récupéré mais surtout les sacs de courrier. Les lettres sont tamponnées « retard du au service » et acheminées à leurs destinataires.

 

L’Adresse Musée de La Poste s’associe à cet hommage en illustrant cet article de deux documents inestimables : le télégramme de Bouilloux Lafont à Jean Mermoz annonçant le sauvetage de Guillaumet et une lettre marquée du fameux tampon. Par ailleurs, le musée a entièrement dédiée une de ses salles d’exposition, la Salle 8, à L’aventure de la poste aérienne :

http://www.ladressemuseedelaposte.com/Collections/Salle_8/index.htm