Les premières lectures d’Antoine de Saint-Exupéry remontent à l’enfance. À l’heure du coucher, sa mère raconte des histoires saintes et lit des contes à ses enfants. Pour son sixième anniversaire, elle offre à Antoine Histoires vécues, un livre illustré sur la forêt vierge montrant un boa avalant un fauve. Puis, elle lui apprend à déchiffrer les lettres. Vers 13 ans, bon en latin, il traduit en cachette Jules César pour savoir comment fonctionnent les machines de guerre romaines.
Jeune homme, il lit beaucoup, notamment les romans de Dostoïevski. Il vénère Baudelaire et apprend par cœur l’œuvre de Leconte de Lisle, Heredia et Mallarmé « à ma honte », dira-t-il plus tard. À 19 ans, il est enthousiasmé par le poète symboliste Albert Samain (1858-1900) notamment par Le Chariot d’or et goute les sonnets d’Henri de Régnier (1864-1936). Pendant ses études à Fribourg, il rejoint la troupe de théâtre de l’école et joue Diafoirus dans le Malade imaginaire de Molière. Son baccalauréat en poche, il poursuit ses études à Paris et se rend au théâtre, parfois à l’opéra. Il voit La Vierge folle d’Henry Bataille « une pièce extraordinairement poignante ». Il considère Henry Bataille (1872-1922) « un grand génie du théâtre » et admire tout autant Henri Bernstein (1876-1953). Au théâtre des Champs Elysées, il assiste avec Henri de Ségogne à Quo Vadis ? d’après le roman historique de Henryk Sienkiewicz. Pour gagner un peu d’argent, il trouve même un rôle de figurant au Châtelet.