Devenu pilote, Antoine de Saint-Exupéry cherche des solutions techniques aux problèmes qu’il rencontre quotidiennement pendant ses missions. Il remplit des cahiers avec des notes, des calculs et des dessins. Lorsqu’il lui semble avoir une réponse satisfaisante, il met ses idées au propre et dépose des brevets.
Le premier brevet déposé par Antoine de Saint-Exupéry date de 1934 et concerne un système pour l’atterrissage sans visibilité des avions. Il fait preuve d’esprit scientifique dans sa façon d’aborder les questions et d’ingéniosité technique pour les résoudre. Il prend le temps d’expliquer dans les détails ses inventions à ses meilleurs amis dont certains n’ont aucune compétence technique et ont du mal à suivre ses démonstrations.
Persuadé de l’importance de ses découvertes, il met tout en œuvre pour faire appliquer ses améliorations techniques. Durant le rude hiver de 1939 à Orconte, affecté au groupe 2/33, il propose des améliorations aux avions militaires. Il suggère d’utiliser une solution à base de méthyle glycol afin d’empêcher les mitraillettes de se bloquer à cause du gel lors des vols à très haute altitude. Il va jusqu’à faire le siège des autorités militaires françaises pour faire appliquer cette découverte encore utilisée de nos jours.
De 1934 à 1941, il dépose 11 brevets et 4 additifs (et un sous le pseudonyme Max Ras) à l’Institut National de la Propriété Industrielle (INPI) en France et un brevet aux États-Unis. Aucun de ces brevets ne lui apporte une rémunération quelconque. Mais tous sont conservés et certaines de ses idées se retrouvent encore aujourd’hui dans des appareils américains.
Néanmoins, Antoine de Saint-Exupéry refuse en 1940 un poste au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) qui aurait pu lui permettre de satisfaire sa passion pour les techniques tout en poursuivant ses recherches dans le domaine de l’aviation. Il préfère refuser le poste qui l’auraitsoustrait aux dangers de l’avant que de renoncer définitivement à son engagement de pilote.