Claude Werth s’est éteint mercredi 10 août 2011 à l’âge de 86 ans. Nous avons une pensée pour son épouse et lui souhaitons beaucoup de courage pour affronter cette triste épreuve.
Claude Werth et son épouse Sylvaine nous avaient accueillis l’an dernier dans leur maison à Issoudun (dans l’Indre) alors que le musée de l’Hospice Saint-Roch allait inaugurer une grande exposition consacrée à « Léon Werth, Le promeneur d’art ». Malgré sa difficulté à marcher, Claude Werth avait tenu à nous accompagner tout le long du parcours de l’exposition, hommage rendu à son père et reconnaissance tant attendue à son œuvre.
Journaliste, écrivain, critique d’art, Léon Werth (1878-1955) était le grand ami de Saint-Exupéry qui lui inspira Lettre à un otage et lui dédia Le Petit Prince. A son tour, Léon Werth évoqua son ami disparu dans Saint-Exupéry tel que je l’ai connu. Cette rétrospective sur l’écrivain « un peu oublié » présentait un ensemble exceptionnel d’écrits, peintures, mobilier que Claude Werth avait décidé de confier au musée déclarant : « Je ne voulais pas que cela disparaisse ».
Né en 1925, Claude Werth était l’unique enfant de Léon et Suzanne Werth. Il avait grandi entouré d’artistes amis de son père ; Bonnard, Vlaminck, Puvis de Chavanne, Marquet, Mirbeau… « Il était quelqu’un de très cultivé. Il adorait le théâtre, le cinéma, la peinture. » raconte Sylvaine Werth. Dans leur maison où le couple nous avait conviés pour déjeuner, Claude Werth avait évoqué ses souvenirs liés à Saint Exupéry. « Il était très fier de l’amitié entre son père et Saint-Exupéry, confie son épouse, c’est d’ailleurs avec lui que mon mari a fait son baptême de l’air quand il était petit ».
Contrairement à toute attente, le jeune Werth avait suivit des études de médecine à Paris. Et lorsque son père disparu, le 3 décembre 1955, il ne tarda pas à quitter la capitale. « Il a quitté Paris pour venir ici en 1956, prendre la suite de mon père, le docteur Ballanger. C’est ainsi qu’on s’est connu. » raconte Sylvaine.Ils se marièrent l’année suivante et eurent deux enfants. Le couple s’installa dans la maison familiale attenante au cabinet, rue de l’Avenier à Issoudun. Maison colorée, vivante et remplie de souvenirs à la fois, que la couple ne quitta plus. La maison où nous furent reçus en toute simplicité et avec de délicieuses attentions, Claude Werth ne laissant rien paraitre de l’accident vasculaire cérébrale qu’il venait de subir. Nous garderons l’image d’un homme joyeux, généreux de cœur.
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A LIRE
Les Éditions Viviane Hamy ont réédité les romans, récits et écrits sur l’art de Léon Werth, cet écrivain injustement méconnu et publié ses inédits.