À la suggestion de Gaston Gallimard, en avril 1929, Antoine de Saint-Exupéry rend visite à André Beucler et lui sollicite une préface pour Courrier Sud. Il accepte, mais regrettera par la suite d’avoir mis l’accent sur l’aviateur et de n’avoir pas suffisamment insisté sur les qualités littéraires du roman.
André Beucler fait ses premiers pas dans la presse lorsqu’il est remarqué par Gaston Gallimard qui publie en 1925 son premier livre La ville anonyme. Très vite, il devient un journaliste réputé, un auteur à succès et un scénariste bien payé.
Léon-Paul Fargue et Joseph Kessel sont ses compagnons de fêtes bien arrosées dans les cafés parisiens. Il fréquente Robert Desnos, Marcel Achard, Pablo Picasso, Jean Cocteau, Paul Morand, Jean Giraudoux, Emmanuel Bove, Marcel Aymé, Max Jacob… Il entretient des relations cordiales avec Pierre Lazareff, Julien Duvivier et le compositeur Georges Auric.
Saint-Exupéry est aussitôt adopté dans le groupe de ceux qui passent leurs nuits à discuter autour d’un verre dont certains rencontrés dans le salon d’Yvonne de Lestrange. À la fin d’un repas, Antoine de Saint-Exupéry, André Beucler, Jean Prévost et Jean Giraudoux décident de faire de ces déjeuners des rendez-vous réguliers, mais le déclenchement de la guerre mettra fin à cette habitude.
Chroniqueur de cinéma, André Beucler devient scénariste dans l’équipe française qui travaille pour les studios UFA de Berlin, ce qui ne l’empêche pas de dénoncer le danger de la montée du nazisme dans ses articles. Puis, il est chargé de missions dans l’équipe de Jean Giraudoux devenu, commissaire général à l’information en 1939. Après l’armistice de 1940, il s’établit dans le Sud de la France où il organise une structure d’accueil aux clandestins. Dans ses portraits et souvenirs, il fait une large place à ses amis disparus, dont Antoine de Saint-Exupéry.