C’est au Maroc, en 1931, que Joseph Kessel fait la connaissance d’Antoine de Saint-Exupéry alors affecté au transport de nuit sur la ligne Casablanca-Port-Etienne. Kessel, a entendu parler de ses exploits en tant que chef d’escale à Cap Juby. Auteur de Courrier Sud, Saint-Exupéry s’attache à décrire la vie des pilotes, comme Kessel autrefois.
Engagé dans l’aviation de combat en 1916, Joseph Kessel en puise le sujet de son roman à succès L’Équipage, consacré à la vie des pilotes de guerre et publié en 1923. Après la guerre il entame une carrière à la fois de reporter et de romancier. Il couvre les grands événements qui marquent l’univers et suit les progrès de l’Aéropostale. En 1926, il obtient le Grand Prix du roman de l’Académie française pour Les Captifs.
En décembre 1935, Joseph Kessel est de ceux qui viennent encourager Saint-Exupéry dans le raid Paris-Saigon. Et lorsqu’il est retrouvé sain et sauf, il dresse un Portrait de Saint-Exupéry dans l’hebdomadaire Gringoire du 10 janvier 1936. Cette année là, est créé le grand prix littéraire de l’Aéroclub de France ; ils font tous deux partie du jury. Leurs chemins se seraient croisés à nouveau en 1937, à Madrid où Saint-Exupéry est envoyé pour couvrir la guerre d’Espagne.
Correspondant de guerre en 1939, Joseph Kessel rend compte de la vie rustique des aviateurs. Il fait le tour de différentes unités militaires qui se préparent à affronter l’ennemi et retrouve Saint-Exupéry affecté au groupe 2/33 à Orconte. Les deux hommes se croisent à nouveau en 1940. Démobilisé, Saint-Exupéry arpente la France pour saluer ses amis avant son départ pour les États-Unis. En 1943, Kessel se rend à Londres où il compose les paroles du Chant des partisans avec son neveu Maurice Druon. En fin d’année 1943, il se rend à Alger où il voit Saint-Exupéry pour la dernière fois.